Interview Ingrid Coumes Marquet

26 avril 2020 Par Christophe Paupard
Ingrid Coumes Marquet
copyright Juliette Agnel

 Ingrid COUMES-MARQUET qui êtes-vous ? 

Je suis responsable de l’Atelier de Photographie de l’Espace Saint-Cyprien depuis 10 ans. Ce centre culturel de la Mairie de Toulouse propose aux publics des spectacles, des expositions, et des ateliers de pratique amateur en danse, arts plastiques, et bien sûr la photo. A ce titre, j’ai en charge la programmation des expositions et des activités liées à la pratique amateur photographique. 
Depuis sa création il y a maintenant plus de 30 ans, l’Atelier de Photographie oeuvre pour la pratique amateur, l’éducation à l’image auprès du jeune public, la diffusion artistique et le soutien à la création. Accompagnés par six photographes (Sylvie Fontayne, Yutharie Gal-Ong, Jean-Luc Aribaud, Omar Boukandil, Arno Brignon et Stéphane Redon), les amateurs de photographie, débutants ou confirmés, y trouvent la possibilité de découvrir ou améliorer leur pratique, confronter leurs regards, développer une écriture personnelle.

Quand avez-vous commencé la photo et dans quelles circonstances ?

L’art, et notamment la photographie, m’accompagnent depuis toujours. Je me souviens très bien de la joie que me procurait, enfant, de photographier -avec plus ou moins de succès ! – les événements familiaux avec un petit 8*11 puis un 24*36 offert par mon oncle.
Je me souviens, quand nous allions déposer avec ma mère les pellicules, et puis l’attente … l’impatience, mais aussi ce formidable moment où l’imagination se met en marche, et où je rêvais mes photos pas encore développées… et enfin à nouveau l’excitation, la déception parfois mais aussi les belles surprises ! Je n’ai jamais cessé ensuite de photographier, de façon très modeste mais nécessaire.  
Bien plus tard, j’ai découvert … Saint-Cyprien ! Plongée intense dans la magie du laboratoire argentique, richesse des rencontres et des échanges, partage d’une passion et de valeurs communes…  aujourd’hui, je suis toujours présente, différemment, mais avec la même volonté de faire perdurer cet esprit si particulier, pour les usagers et les artistes. 

Avez-vous un domaine photographique de prédilection ?

Pas vraiment, même si j’avoue une préférence pour une photographie intime. Le plus important à mes yeux, c’est la capacité d’un auteur à nous toucher, provoquer une émotion ou une réflexion.

Avez-vous un(e) photographe préféré(e) ?

Si je ne devais citer qu’un(e) photographe… Dolorès Marat sans hésiter ! Pour son immense talent, mais aussi pour la rencontre avec une personnalité extraordinaire, que j’ai eu la chance d’exposer à l’Espace Saint-Cyprien il y a quelques années. Je voudrais que chaque amateur ou professionnel de la photographie ait eu la chance de croiser son chemin.
Mais il y en a tant d’autres que j’aime et admire tout autant… Je suis particulièrement touchée par ces artistes qui nous emmènent dans leur univers, qu’il soit photographique ou non. Je pense, entre autres, à William Kentdrige et son oeuvre qui m’a profondément marquée.

Quel est votre coup de coeur de ce marathon ?

Dès que je l’ai entre aperçue, cette image m’a accompagnée tout au long de ce difficile travail de jury du E-marathon. Elle m’a immédiatement et directement touchée. Sensible, sincère, très intime et universelle, pleine d’humour, sans artifice, elle répond pour moi parfaitement au thème proposé. C’est une photographie que je n’oublierai pas, et j’attends (presque) de voir la série qui pourrait l’accompagner.

Comment auriez-vous traité le thème de ce E-Marathon ?

Plus facile d’être jury que de répondre à cette question ! Les interprétations du thème ont été très variées, inventives, surprenantes parfois. Mais comment l’aurais-je traité ? Sans être au pied du mur … il eut fallu qu’on me mette à l’épreuve pour que je puisse répondre …